Demain - Marche onirique ...
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Page de garde

Marche onirique ...


Je suis sincèrement désolé qu'il m'ait fallu autant de temps avant de vous conter la suite de mes étranges voyages mais il se trouve que mon intermédiaire rêveur s'était absenté quelques mois durant et qu'aucun moyen de vous mettre au fait de la suite de mes récits ne m'étais accessible.

Où en étais-je la dernière fois que je vous confiai les détails de mon périple ?

Je venais de pénétrer une grappe et de me retrouver transporté par un saint miracle sur le plateau des Onirides.

J'aimerais pouvoir vous transporter sous ce ciel enténébré et lourd, où un vent violent pousse devant lui d'immenses édifices nuageux, ténébreux. Je crois qu'il est inutile de vous dire quelle sensation de petitesse procure un tel ciel posé sur un paysage désert, plat et dont le sol sec et caillouteux est recouvert à perte de vue d'une herbe jaune et sèche qui se ploie comme l'écume sous les courants puissants et rageurs ...

Autant vous dire que là, sur ma langue de terre bordant l'autre rive de l'immense champs des grappes de souvenir, perdu dans les herbes et sans sentier de retour, je me sentais en position très inhospitalière.

Il ne me restait plus qu'à avancer sur le replat de cette morne steppe jusqu'à trouver un paysage qui diffère un tant soit peu et m'assure que je ne venais pas de m'aventurer dans un de ces espaces vierges intersidéraux, un de ces entre-monde sans vie et oubliés de tout et tous ...

J'ai marché des heures durant dans cette bourrasque sèche mais douce, les yeux fixés sur l'horizon qu'il m'était permis d'appercevoir au-dessus des herbes hautes. Et toujours ce sifflement tonitruant sans aucun autre son, angoissant ...

J'attendais que le ciel s'obscurcisse, que les nuages se dissipent en un endroit, ou quoi que ce soit qui puisse m'indiquer qu'il n'y avait pas ici un mouvement perpétuel constant, mais en vain. Je ne sais pas combien de temps j'aurais persisté à marcher ainsi, d'autant que dans les mondes Onirides il semblait que la faim ou le sommeil ne se ferait pas sentir : mon organisme lui-même semblait soumis à cette constance ...

Fort heureusement je vis enfin la terre se fendre en une colossale paroi escarpée et devant moi s'étendit, au bout de quelques pas hors des herbes, un paysage dantesque où des rocs bruts aux proporsions colossales flotaient dans les airs au-dessus d'une plaine visiblement cultivée et qui rejoignais un pic planté sur l'horizon comme une corne acérée, menaçant et dénudé.

Les rocs en lévitation aux tailles variables s'ornaient de fortifications défiant les lois de l'équilibre; elles s'ancraient sur le roc et s'ouvraient sur des centaines de mètres de dénivelé suivis d'autant entre le bas effilé du roc et la vaste plaine cultivée. De véritables palaces semblaient s'étager sur le sommet jusqu'à des hauteurs vertigineuses. Aucune structure dans la plaine ne témoignait qu'il y ait de la vie ailleurs que là-haut sur les crêtes des nuages.

C'est cette vision fascinante qui m'offrit de découvrir les royaumes Onirides et leurs peuples mystérieux, capturés par un destin sentencieux et implacable ...

Alors que je contemplais ce tableau oppressant, comme on l'est devant une toile de maître dont on sent le génie qui a su capter avec tant d'intensité l'énergie du désespoir, un pan de roche sembla se dissocier d'une des cités pour voler lentement vers moi comme la première foois avec les grappes. Comme si un oeil invisible avait suivi chacun de mes mouvements et s'amusait à capter chacun de ces petits signes d'angoisse qui frémissaient sur ma peau moite.

La roche vient se poser sur le rebord de la falaise à quelques pas de moi, m'invitant à m'agripper à elle afin qu'elle m'emporte là-haut vers ces mystérieuses cités suspendues dans les nuages; une fois de plus ma curiosité, ajoutée à la conscience qu'aucune autre solution pertinente ne semblait plausible, me poussa à empoigner la roche dure et noire et me laisser porter par delà ce vide vertigineux, les tempes frappées par un vent rageur.

Je vous conterais une nuit prochaine quels furent mes premiers pas dans les Royaumes eux-même car vous vous doutez bien qu'aucun cyclone ne m'arracha à mon bout de caillasse pour m'écarteler dans les airs sinon je n'aurais pas l'immense plaisir de vous conter ceci.

Je vous souhaite, à vous qui vrillez vos yeux sur cet écran en cette heure, une heureuse nuit, il va me falloir retourner à mes préoccupations présentes que je vous conterais bien plus tard ...

Votre dévoué serviteur


Ecrit par Songe, le Dimanche 21 Novembre 2004, 18:14 dans la rubrique "

Le Monde des Onirides
".

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